La demande de nouvelles autorisations de forages par la société pétrolière canadienne Vermillon a provoqué de vives réactions parmi les défenseurs de la nature, au delà du Bassin d’Arcachon.
Alors qu’un objectif clair avait été fixé par le gouvernement concernant l’exploitation des hydrocarbures en France, la compagnie pétrolière Vermillon, qui exploite déjà des dizaines de forages sur, sous, et autour du Bassin d’Arcachon, a réclamé de nouvelles autorisations de forages en forêt de La Teste.
Cette forêt ayant brûlé à 80 % lors des terribles incendies de juillet 2022, la nouvelle a plutôt été mal accueillie par de nombreux citoyens, qu’ils vivent sur le territoire ou non.
Une importante mobilisation s’est mise en place, portée par de nombreux militant-es de la cause environnementale et soutenue par des personnalités politiques de EELV.
En février 2024, une grande manifestation a été organisée à Bordeaux et a réuni plus de 2000 manifestants parmi lesquels Camille Etienne et Greta Thunberg
Si la question de nouveaux puits de pétrole sur notre territoire peut choquer et sembler contradictoire avec la volonté d’en finir avec les hydrocarbures, il est un fait que pour les habitants du Bassin, la présence des puits de pétrole s’est intégrée au paysage. D’où une difficulté particulière à mobiliser la population locale contre ces potentiels nouveaux forages.
Le point de vue de notre association Les Sentinelles du Bassin, est que nos réserves de pétrole pourraient dans un avenir proche devenir un atout stratégique. En effet, lorsque la transition énergétique vers une dé-carbonation sera aboutie, certains usages nécessiteront encore du combustible à base d’hydrocarbure. Ce sera notamment le cas pour le domaine militaire. Faire voler un Rafale ou faire rouler un char Leclerc à l’électrique, ce n’est pas encore pour tout de suite. Certes les bio-carburants existent, mais les 1% de pétrole national pourraient nous permettre d’atteindre une autonomie complète au niveau énergétique, ce qui serait un atout essentiel sur le plan stratégique.
La question se pose donc de savoir si il est techniquement possible de conserver nos réserves plutôt que de les « griller » au profit d’une compagnie pétrolière, en sachant qu’en cas de besoin urgent, il faudra mettre en place rapidement les moyens de les extraire du sol ? Une question qui n’a pas été abordée dans ce débat, qui jusqu’à présent est plus d’ordre idéologique que pragmatique.
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